Le mouillage représente l'une des pratiques les plus courantes et appréciées de la navigation de plaisance, offrant aux plaisanciers la possibilité de profiter de criques isolées, de baies protégées et de panoramas exceptionnels le long des côtes françaises. Cette pratique ancestrale consiste à immobiliser temporairement son embarcation en jetant l'ancre dans un plan d'eau adapté. Toutefois, la démocratisation de la plaisance et la sensibilisation croissante aux enjeux environnementaux ont conduit les autorités françaises à encadrer strictement cette activité. Respecter la réglementation du mouillage n'est pas seulement une obligation légale, c'est aussi un geste citoyen essentiel pour préserver la richesse exceptionnelle des écosystèmes marins français. Une connaissance approfondie de ces règles permet d'éviter les sanctions parfois lourdes et contribue à la protection durable de notre patrimoine maritime commun.
Comprendre le mouillage : définition et contexte juridique
Qu'est-ce que le mouillage ?
Le mouillage désigne l'action d'immobiliser un navire ou une embarcation de plaisance au moyen d'une ancre reliée au bateau par une chaîne ou un cordage. Cette définition technique englobe deux modalités principales qu'il convient de bien distinguer pour comprendre la réglementation applicable.
Le mouillage libre constitue la forme la plus traditionnelle de cette pratique. Il consiste à jeter sa propre ancre dans une zone d'eau libre, en s'appuyant uniquement sur le matériel d'ancrage embarqué à bord. Cette technique demande une bonne connaissance des fonds marins, des conditions météorologiques et du comportement de son embarcation face aux éléments.
Le mouillage sur bouée ou corps-mort représente une alternative plus moderne et souvent plus respectueuse de l'environnement. Les plaisanciers viennent alors amarrer leur bateau à des dispositifs fixes préalablement installés dans la zone de mouillage. Ces équipements, généralement gérés par les autorités portuaires ou les collectivités locales, offrent une solution plus stable et permettent de répartir l'impact environnemental de façon contrôlée.
Qui fixe les règles de mouillage en France ?
La réglementation française du mouillage s'articule autour de plusieurs niveaux d'autorités compétentes, chacune intervenant dans son domaine de responsabilité spécifique. Cette organisation à plusieurs étages permet d'adapter les règles aux particularités locales tout en maintenant une cohérence nationale.
Les Directions Départementales des Territoires et de la Mer (DDTM) constituent l'échelon de référence pour l'application de la politique maritime de l'État au niveau local. Elles élaborent les arrêtés préfectoraux qui définissent les zones de mouillage autorisées, réglementées ou interdites dans chaque département littoral. Ces services déconcentrés de l'État travaillent en étroite collaboration avec les autres acteurs du territoire pour concilier les usages de la mer et la protection de l'environnement.
Les Préfectures maritimes exercent leur autorité sur les questions de sécurité maritime et de police des eaux. Elles coordonnent l'action des différents services de contrôle et peuvent prendre des mesures d'urgence en cas de nécessité. Leur rôle est particulièrement important dans la gestion des situations de crise ou des événements exceptionnels pouvant affecter la navigation.
Les collectivités locales, notamment les communes littorales et les intercommunalités, disposent également de prérogatives importantes en matière de mouillage. Elles peuvent édicter des règlements locaux plus restrictifs que la réglementation nationale, particulièrement dans les zones sensibles du point de vue environnemental ou touristique.
Où peut-on mouiller en France ? Zones autorisées et restrictions
Les zones de mouillage libre
Le principe général du droit maritime français reconnaît la liberté de navigation et, par extension, la possibilité de mouiller librement dans les eaux territoriales françaises. Cette liberté fondamentale permet aux plaisanciers d'accéder à la plupart des zones côtières sans autorisation préalable, sous réserve du respect des règles de sécurité et d'environnement.
Les zones de mouillage libre correspondent généralement aux espaces maritimes situés au-delà des limites des ports et des zones spécialement protégées. Ces secteurs offrent une grande diversité de possibilités, depuis les grandes baies ouvertes jusqu'aux petites criques abritées. La règle générale veut que tout espace maritime non expressément interdit soit accessible au mouillage, dans la limite du respect des autres usages de la mer et de la réglementation environnementale.
Cette liberté s'accompagne néanmoins de responsabilités importantes pour les plaisanciers. Ils doivent notamment s'assurer que leur mouillage ne perturbe pas la navigation commerciale, ne dégrade pas les fonds marins sensibles et respecte les distances de sécurité avec les installations portuaires ou les zones de baignade.
Les zones de mouillage réglementé ou interdit
La protection du patrimoine naturel maritime français nécessite des restrictions spécifiques dans certaines zones particulièrement sensibles. Ces limitations visent à préserver des écosystèmes fragiles tout en maintenant des possibilités d'accès raisonnables pour les usagers de la mer.
Les aires marines protégées constituent la catégorie la plus étendue de zones à accès réglementé. Ces espaces, créés en application du code de l'environnement, peuvent faire l'objet d'interdictions totales ou partielles de mouillage selon leur statut et leur plan de gestion. Les règles applicables varient considérablement d'une aire à l'autre, certaines autorisant le mouillage avec des restrictions temporelles ou spatiales, tandis que d'autres l'interdisent complètement.
Les parcs naturels marins représentent des zones de protection particulièrement importantes où le mouillage fait l'objet d'une attention spéciale. Ces espaces, gérés par l'Office français de la biodiversité, mettent en place des réglementations adaptées à leurs enjeux de conservation. Le mouillage y est généralement autorisé mais encadré par des règles précises concernant les zones d'ancrage, les périodes d'accès et les pratiques à respecter.
Les réserves naturelles marines imposent souvent les restrictions les plus strictes en matière de mouillage. Ces zones de protection renforcée, créées pour préserver des écosystèmes exceptionnels ou des espèces menacées, peuvent interdire totalement le mouillage ou le limiter à des zones très restreintes sous surveillance constante.
La proximité des plages et des ports fait également l'objet d'une réglementation spécifique visant à assurer la sécurité des usagers et la fluidité du trafic maritime. Les distances minimales à respecter varient selon les sites mais dépassent généralement 300 mètres du rivage dans les zones de baignade surveillée.
Cas particuliers : la Méditerranée, la Bretagne, la Corse
Les spécificités géographiques et environnementales des différentes façades maritimes françaises ont conduit à l'élaboration de réglementations particulières adaptées aux enjeux locaux. Ces adaptations régionales permettent de mieux prendre en compte les particularités de chaque écosystème tout en répondant aux besoins spécifiques des usagers.
La Méditerranée française fait l'objet d'une attention particulière en raison de la présence d'herbiers de posidonie, écosystème marin d'importance majeure pour la biodiversité méditerranéenne. Cette plante marine protégée impose des contraintes spécifiques de mouillage, avec l'interdiction absolue d'ancrer sur les prairies sous-marines. Les technologies modernes, comme les systèmes de surveillance environnementale d'Oria Marine, permettent aujourd'hui aux gestionnaires portuaires de mieux surveiller et protéger ces écosystèmes fragiles.
Les côtes bretonnes présentent des caractéristiques particulières liées à l'importance des marées et à la richesse des écosystèmes côtiers. La réglementation bretonne accorde une attention spéciale aux zones de reproduction des oiseaux marins et aux herbiers de zostères, avec des restrictions saisonnières dans certaines zones sensibles.
La Corse bénéficie d'un statut particulier avec la mise en place d'une réglementation spécifique tenant compte de son insularité et de la richesse exceptionnelle de ses eaux. L'île dispose d'un réseau étendu d'aires marines protégées qui encadrent strictement les pratiques de mouillage, particulièrement dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio et le parc naturel marin du Cap Corse.
Réglementation et bonnes pratiques à respecter
Respect de l'environnement et des herbiers de posidonie
La protection des herbiers de posidonie représente l'un des enjeux environnementaux majeurs de la réglementation française du mouillage. Cette plante marine endémique de la Méditerranée constitue un écosystème d'une richesse exceptionnelle, abritant près de 25% de la biodiversité méditerranéenne et jouant un rôle crucial dans la protection du littoral contre l'érosion.
L'interdiction de mouiller sur les herbiers de posidonie s'appuie sur des considérations scientifiques solides. Ces plantes à croissance extrêmement lente, de l'ordre de quelques centimètres par an, nécessitent des décennies pour reconstituer les zones endommagées par un ancrage inapproprié. Une seule manœuvre de mouillage maladroite peut ainsi détruire plusieurs années de croissance et compromettre l'équilibre d'un écosystème entier.
Les plaisanciers doivent donc apprendre à identifier ces zones sensibles, généralement visibles par la couleur plus sombre des fonds qu'elles recouvrent. Les cartes marines modernes indiquent la présence des herbiers, mais l'observation directe reste indispensable pour éviter tout dommage. En cas de doute, il convient de privilégier les fonds sableux ou rocheux clairement identifiés.
Durée de mouillage autorisée
La réglementation française encadre strictement la durée des mouillages pour éviter l'occupation permanente des espaces maritimes et limiter l'impact environnemental des séjours prolongés. Ces limitations temporelles varient considérablement selon les zones et font l'objet d'arrêtés préfectoraux spécifiques à chaque département.
Dans la plupart des zones de mouillage libre, la durée maximale autorisée s'établit généralement entre 24 et 48 heures consécutives. Cette limitation vise à préserver le caractère temporaire du mouillage tout en permettant aux plaisanciers de profiter pleinement de leur escale. Certaines zones particulièrement fréquentées peuvent imposer des durées plus courtes, notamment en période estivale.
Les zones de mouillage organisées proposent souvent des durées de séjour plus flexibles, pouvant aller jusqu'à plusieurs jours ou semaines selon les conditions locales et la capacité d'accueil des installations. Ces espaces aménagés permettent une gestion plus fine de l'occupation et offrent généralement des services complémentaires aux plaisanciers.
Il convient de noter que certaines zones sensibles du point de vue environnemental peuvent imposer des restrictions plus sévères, notamment des interdictions de mouillage nocturne ou des limitations à quelques heures seulement pendant la journée.
Matériel obligatoire pour un mouillage sécurisé
La sécurité du mouillage repose sur l'utilisation d'un matériel adapté et conforme aux exigences réglementaires. Cette obligation vise à protéger tant l'équipage que les autres usagers de la mer, tout en prévenant les risques de pollution liés à la perte d'ancres ou de chaînes.
L'ancre constitue l'élément central du système de mouillage et doit être dimensionnée en fonction de la taille et du poids de l'embarcation. La réglementation française impose des poids minimaux d'ancrage calculés selon le tonnage du navire, mais les conditions locales peuvent nécessiter un matériel plus lourd que le minimum réglementaire. Les ancres modernes, comme les modèles à labour ou les ancres plates, offrent une meilleure tenue que les ancres traditionnelles et permettent un mouillage plus sûr avec moins d'impact sur les fonds.
La chaîne d'ancrage joue un rôle déterminant dans la qualité du mouillage. Sa longueur doit représenter au minimum trois fois la profondeur d'eau par beau temps, et jusqu'à cinq à sept fois par mauvais temps. Cette proportion, appelée rapport de mouillage, garantit l'angle d'attaque optimal de l'ancre sur le fond et améliore significativement la tenue de l'ensemble.
La ligne de mouillage, qu'elle soit constituée de chaîne, de cordage ou d'une combinaison des deux, doit présenter une résistance à la rupture largement supérieure aux efforts maximaux prévisibles. Les systèmes de surveillance moderne, comme ceux développés par Oria Marine, permettent aujourd'hui de surveiller en temps réel la tension exercée sur le mouillage et d'alerter l'équipage en cas de problème.
Sanctions et contrôles en cas d'infraction
Types de sanctions possibles
Le non-respect de la réglementation du mouillage expose les contrevenants à un éventail de sanctions administratives et pénales dont la sévérité varie selon la gravité de l'infraction et les dommages causés. Cette gradation des sanctions vise à assurer un effet dissuasif tout en maintenant une proportionnalité avec la nature des manquements constatés.
Les amendes constituent la sanction la plus courante pour les infractions aux règles de mouillage. Leur montant varie considérablement selon la nature de l'infraction, allant de quelques centaines d'euros pour un mouillage dans une zone légèrement restreinte jusqu'à plusieurs milliers d'euros pour des atteintes graves à l'environnement marin. Les infractions aux règles de protection des herbiers de posidonie font l'objet d'amendes particulièrement élevées, pouvant atteindre 22 500 euros pour les personnes physiques.
La mise en fourrière du bateau représente une mesure plus grave, généralement appliquée en cas d'infractions répétées ou de refus d'obtempérer aux injonctions des autorités de contrôle. Cette procédure, qui peut immobiliser l'embarcation pour plusieurs jours ou semaines, entraîne des coûts importants pour le propriétaire et peut compromettre ses projets de navigation.
Les rappels à la réglementation, sous forme d'avertissements ou de mise en demeure, constituent souvent la première étape de la procédure répressive. Ces mesures préventives permettent aux autorités de sensibiliser les contrevenants sans recourir immédiatement aux sanctions pécuniaires, tout en conservant une trace écrite des manquements constatés.
Comment se passent les contrôles ?
Les contrôles du respect de la réglementation du mouillage s'organisent selon un dispositif coordonné impliquant plusieurs services spécialisés. Cette organisation multi-services permet d'assurer une couverture efficace du territoire maritime français tout en adaptant les moyens de contrôle aux spécificités locales.
Les affaires maritimes constituent le service de contrôle de référence pour toutes les questions liées à la plaisance et au mouillage. Leurs agents, assermentés et spécialement formés au droit maritime, disposent de pouvoirs étendus de contrôle et de verbalisation. Ils interviennent aussi bien lors de contrôles programmés que suite à des signalements ou dans le cadre d'opérations de surveillance environnementale.
La gendarmerie maritime étend son action aux zones les plus éloignées du littoral et assure une présence dissuasive dans les secteurs sensibles. Ses moyens nautiques lui permettent d'intervenir rapidement en cas d'infraction grave ou de situation d'urgence liée à un mouillage dangereux.
Les agents des parcs naturels marins et des réserves naturelles disposent également de prérogatives de contrôle dans leurs secteurs de compétence. Leur expertise environnementale leur permet d'évaluer précisément l'impact des pratiques de mouillage sur les écosystèmes protégés et d'adapter leurs interventions aux enjeux de conservation.
Alternatives au mouillage libre
Les bouées d'amarrage écologiques
Le développement des bouées d'amarrage écologiques représente une réponse innovante aux défis environnementaux posés par le mouillage libre traditionnel. Ces dispositifs, conçus pour minimiser l'impact sur les fonds marins, offrent aux plaisanciers une alternative respectueuse de l'environnement tout en garantissant un niveau de confort et de sécurité optimal.
Les bouées écologiques se caractérisent par l'utilisation de systèmes d'ancrage à faible impact environnemental. Au lieu des ancres traditionnelles qui labourent les fonds lors des mouvements du bateau, ces dispositifs emploient des systèmes de lestage répartis ou des ancrages hélicoïdaux qui s'intègrent harmonieusement dans l'écosystème marin. Cette conception permet de préserver l'intégrité des herbiers et des récifs tout en offrant une tenue excellente par tous les temps.
L'avantage principal de ces installations réside dans leur capacité à concentrer l'impact du mouillage sur des zones préalablement étudiées et aménagées, plutôt que de laisser les plaisanciers ancrer de façon anarchique dans des zones sensibles. Cette approche permet une gestion rationnelle de la fréquentation tout en préservant les écosystèmes les plus fragiles.
Pour les plaisanciers, ces bouées offrent un confort d'utilisation supérieur au mouillage libre traditionnel. L'amarrage se révèle plus rapide et plus sûr, éliminant les risques de chasse au mouillage ou de dérapement de l'ancre. La tranquillité d'esprit ainsi procurée permet de profiter pleinement de l'escale sans se préoccuper constamment de la tenue du mouillage.
Les zones de mouillage organisées (ZMO)
Les zones de mouillage organisées constituent une évolution majeure dans la gestion des espaces maritimes dédiés à la plaisance. Ces aménagements, développés en partenariat entre les collectivités locales et les professionnels du nautisme, proposent une approche structurée du mouillage qui concilie les besoins des plaisanciers avec les impératifs de protection environnementale.
Le fonctionnement d'une ZMO repose sur l'installation d'un nombre déterminé de bouées d'amarrage dans une zone préalablement étudiée du point de vue environnemental et nautique. Cette approche planifiée permet d'optimiser l'utilisation de l'espace maritime tout en garantissant des conditions de mouillage optimales pour tous les utilisateurs. Les gestionnaires de ces zones peuvent ainsi proposer des emplacements adaptés aux différentes tailles d'embarcations et aux conditions météorologiques locales.
Les systèmes de réservation modernes facilitent grandement l'accès aux ZMO. Les plaisanciers peuvent désormais réserver leur emplacement à l'avance via des applications spécialisées ou des plateformes en ligne, garantissant ainsi la disponibilité d'un mouillage sécurisé à leur arrivée. Cette prévisibilité améliore considérablement le confort de navigation et permet une meilleure planification des escales.
Les coûts d'utilisation des ZMO varient selon les services proposés et la localisation de la zone. Si certaines installations pratiquent des tarifs modiques pour encourager leur utilisation, d'autres, situées dans des sites particulièrement prisés, peuvent atteindre des montants comparables à ceux des ports de plaisance traditionnels. Toutefois, ces coûts intègrent généralement des services additionnels comme la surveillance, l'entretien des équipements et parfois l'accès à des commodités à terre.
Conseils pour un mouillage responsable
La pratique d'un mouillage responsable nécessite une préparation minutieuse et une connaissance approfondie des outils et ressources disponibles pour les plaisanciers modernes. Cette approche préventive permet non seulement de respecter la réglementation en vigueur mais aussi de contribuer activement à la préservation des écosystèmes marins.
La vérification préalable des cartes marines et des applications spécialisées constitue la première étape indispensable de toute sortie en mer. Les applications comme Navily ou Donia offrent aujourd'hui des informations en temps réel sur les zones de mouillage autorisées, les conditions météorologiques locales et les retours d'expérience d'autres plaisanciers. Ces outils numériques complètent utilement les cartes marines traditionnelles en apportant une dimension collaborative et actualisée à la planification des escales.
Se renseigner localement avant chaque mouillage reste une pratique incontournable pour tout navigateur responsable. Les capitaineries, les associations nautiques locales et les professionnels du secteur maritime disposent d'informations précieuses sur les particularités locales, les évolutions réglementaires récentes et les zones sensibles à éviter. Cette démarche permet d'adapter son comportement aux spécificités de chaque site et d'éviter les erreurs dues à une méconnaissance du terrain.
L'utilisation d'une ancre adaptée au type de fond constitue un élément crucial pour un mouillage à la fois efficace et respectueux de l'environnement. Les fonds sableux nécessitent des ancres différentes de celles adaptées aux fonds rocheux ou vaseux. Une ancre bien choisie et correctement mise en œuvre réduit les risques de dérapage et limite les dommages causés aux fonds marins lors des manœuvres d'ancrage et de désancrage.
L'interdiction absolue de mouiller sur les herbiers de posidonie doit guider toutes les décisions de mouillage en Méditerranée. Cette règle, qui peut sembler contraignante, participe à la préservation d'un écosystème exceptionnel dont dépend l'équilibre de la biodiversité méditerranéenne. Les technologies modernes de surveillance marine, comme celles développées par Oria Marine, permettent aujourd'hui aux gestionnaires d'espaces naturels de mieux surveiller ces zones sensibles et de proposer des alternatives durables aux plaisanciers.
FAQ : Questions fréquentes sur les règles de mouillage en France
1. Ai-je le droit de mouiller n'importe où en mer ?
Non, la liberté de mouillage en mer fait l'objet de nombreuses restrictions destinées à protéger l'environnement marin, assurer la sécurité de la navigation et préserver certains usages spécifiques de l'espace maritime. Bien que le principe général reconnaisse le droit de mouiller dans les eaux territoriales françaises, de nombreuses zones font l'objet d'interdictions ou de réglementations particulières. Les aires marines protégées, les réserves naturelles, les zones de baignade, les chenaux de navigation et les abords des ports constituent autant d'espaces où le mouillage est soit interdit, soit strictement encadré. Il convient donc de toujours vérifier la réglementation locale avant de jeter l'ancre.
2. Quelle est la durée maximale de mouillage autorisée ?
La durée maximale de mouillage varie considérablement selon les zones et fait l'objet d'arrêtés préfectoraux spécifiques à chaque département littoral. Dans la plupart des zones de mouillage libre, cette durée s'établit généralement entre 24 et 48 heures consécutives. Certaines zones particulièrement sensibles ou fréquentées peuvent imposer des limitations plus strictes, notamment en période estivale où la durée peut être réduite à quelques heures seulement. À l'inverse, certaines zones de mouillage organisées permettent des séjours plus longs, pouvant aller jusqu'à plusieurs semaines. Il est indispensable de consulter les arrêtés locaux pour connaître les règles applicables dans chaque zone de mouillage.
3. Comment savoir si une zone est protégée ou interdite au mouillage ?
L'identification des zones protégées ou interdites au mouillage nécessite la consultation de plusieurs sources d'information complémentaires. Les cartes marines officielles constituent la référence de base, indiquant les principales restrictions réglementaires et les zones sensibles. Les applications nautiques spécialisées comme Navily, Donia ou Anchor Watch proposent des informations actualisées et géolocalisées sur les règles de mouillage. Les sites internet des préfectures et des DDTM publient les arrêtés préfectoraux en vigueur. Enfin, les capitaineries et les professionnels locaux du nautisme constituent des sources d'information précieuses pour connaître les particularités et évolutions récentes de la réglementation locale.
4. Que risque-t-on en cas de mouillage illégal ?
Les sanctions pour mouillage illégal peuvent être particulièrement sévères, allant de simples rappels à la réglementation jusqu'à des amendes pouvant atteindre plusieurs milliers d'euros. Les infractions aux règles de protection environnementale, notamment le mouillage sur les herbiers de posidonie, sont passibles d'amendes pouvant aller jusqu'à 22 500 euros pour les personnes physiques. En cas d'infraction grave ou de récidive, les autorités peuvent procéder à la mise en fourrière de l'embarcation, entraînant des frais de garde et d'immobilisation considérables. Au-delà des sanctions pécuniaires, les contrevenants s'exposent à des poursuites judiciaires en cas de dommages environnementaux importants.
5. Peut-on dormir à bord lors d'un mouillage libre ?
Le fait de dormir à bord lors d'un mouillage libre est généralement autorisé dans le cadre de la navigation de plaisance, sous réserve du respect des durées maximales de mouillage autorisées dans la zone concernée. Cette pratique s'inscrit dans l'usage normal d'un navire de plaisance et ne constitue pas un changement d'affectation de l'embarcation. Toutefois, certaines zones particulièrement sensibles peuvent interdire le mouillage nocturne pour des raisons environnementales ou de sécurité. Il convient de vérifier la réglementation locale avant de prévoir une nuit au mouillage, particulièrement dans les aires marines protégées ou à proximité des zones de baignade.
6. Quelles applis utiliser pour repérer les zones autorisées ?
Plusieurs applications spécialisées facilitent l'identification des zones de mouillage autorisées et la planification des escales. Navily constitue une référence incontournable, proposant une cartographie collaborative des mouillages avec des informations actualisées par les utilisateurs eux-mêmes. Donia offre une approche plus institutionnelle avec des données officielles sur les zones réglementées et les services portuaires. Anchor Watch propose des fonctionnalités avancées de surveillance du mouillage avec des alertes en cas de dérive. iSailor et Navionics intègrent les informations réglementaires dans leurs cartes marines numériques. Ces applications doivent être utilisées en complément des cartes marines officielles et des informations locales pour garantir une navigation responsable.
7. Où trouver les arrêtés préfectoraux de mouillage ?
Les arrêtés préfectoraux relatifs au mouillage sont publiés et disponibles sur plusieurs supports officiels. Les sites internet des préfectures de département et des préfectures maritimes constituent les sources de référence, proposant généralement une rubrique dédiée aux affaires maritimes et à la réglementation nautique. Les Directions Départementales des Territoires et de la Mer (DDTM) publient également ces textes sur leurs sites internet avec souvent des documents explicatifs et des cartes illustratives. Le site Légifrance permet de rechercher les arrêtés par mots-clés et par zone géographique. Les capitaineries et les services des affaires maritimes peuvent également fournir ces documents et apporter des explications sur leur application pratique.
8. Comment mouiller sans abîmer l'environnement marin ?
Mouiller sans abîmer l'environnement marin nécessite l'adoption de pratiques respectueuses et l'utilisation d'équipements adaptés. Le choix de l'emplacement constitue la première précaution : privilégier les fonds sableux ou rocheux durs plutôt que les herbiers ou les récifs coralliens. L'utilisation d'une ancre adaptée au type de fond et correctement dimensionnée limite les dommages lors de la prise et du relevage. Les manœuvres d'ancrage doivent être effectuées lentement et avec précision pour éviter le labourage des fonds. L'emploi de bouées de mouillage écologiques, quand elles sont disponibles, constitue la solution la plus respectueuse de l'environnement. Enfin, la limitation de la durée de mouillage et le respect des zones interdites participent à la préservation des écosystèmes marins fragiles.