L'utilisation d'un drone depuis un bateau ouvre des perspectives extraordinaires pour la photographie, la vidéo et même la navigation. Que vous souhaitiez immortaliser vos croisières en Méditerranée, surveiller l'état de votre voilier au mouillage ou simplement capturer la beauté des paysages marins, le drone est devenu un compagnon précieux pour de nombreux plaisanciers. Pourtant, cette pratique soulève des questions réglementaires complexes qui dépassent le simple cadre terrestre. Entre les eaux territoriales, les zones militaires, les parcs naturels marins et les différentes juridictions nationales, le cadre légal peut rapidement devenir un véritable casse-tête. Cet article a pour objectif de vous éclairer sur les règles à respecter pour utiliser un drone depuis votre bateau en toute légalité et sécurité. Nous aborderons aussi bien les aspects réglementaires français et européens que les bonnes pratiques à adopter pour profiter pleinement de votre équipement tout en respectant la loi et la sécurité des autres usagers de la mer.
Comprendre le cadre légal des drones en France et en Europe
La réglementation générale des drones de loisir et professionnels
La première étape pour comprendre la réglementation applicable aux drones en mer consiste à maîtriser les bases du cadre légal européen. Depuis 2020, l'Union européenne a harmonisé les règles relatives aux drones à travers un règlement unique qui s'applique dans tous les États membres. Cette réglementation distingue clairement deux usages principaux : le drone de loisir, utilisé pour le plaisir personnel sans aucune rémunération, et le drone professionnel, employé dans un cadre commercial ou lucratif. Cette distinction est fondamentale car elle détermine les obligations qui pèsent sur le pilote.
Le règlement européen organise l'usage des drones en trois grandes catégories selon le niveau de risque. La catégorie "Open" concerne les opérations à faible risque, généralement les drones de moins de 25 kg volant à vue et à basse altitude. Cette catégorie se subdivise elle-même en trois sous-catégories (A1, A2, A3) selon la proximité avec les personnes et les zones survolées. La catégorie "Specific" s'applique aux opérations présentant un risque modéré et nécessite une autorisation préalable des autorités nationales, avec une évaluation des risques spécifique à chaque mission. Enfin, la catégorie "Certified" concerne les opérations à haut risque, comme le transport de personnes ou de marchandises dangereuses, et impose des exigences très strictes comparables à celles de l'aviation civile.
L'enregistrement du drone constitue une obligation incontournable pour tout propriétaire d'un appareil pesant plus de 250 grammes ou équipé d'une caméra. Cette démarche s'effectue en ligne sur le portail AlphaTango de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) et permet d'obtenir un numéro d'exploitant UAS qui doit être apposé sur le drone. Ce numéro identifie de manière unique l'exploitant et permet de le retrouver en cas d'incident ou d'infraction. L'enregistrement coûte actuellement 10 euros et reste valable tant que les informations du propriétaire ne changent pas.
La formation du pilote représente également un élément clé de la réglementation. Pour voler en catégorie Open A1/A3, le pilote doit réussir un examen théorique en ligne gratuit disponible sur le portail AlphaTango. Pour la sous-catégorie A2, qui autorise à voler plus près des personnes, une formation pratique auto-déclarée et un examen théorique plus complet sont requis. Ces formations visent à garantir que chaque pilote possède les connaissances nécessaires en matière de sécurité aérienne, de météorologie, de législation et de respect de la vie privée. Le certificat obtenu est valable dans toute l'Union européenne, ce qui simplifie grandement les déplacements transfrontaliers avec votre bateau.
Le cas particulier de l'utilisation d'un drone en mer
Faire voler un drone depuis un bateau introduit des complexités réglementaires spécifiques qui ne se posent pas lors d'un vol depuis la terre ferme. La principale difficulté réside dans le fait que le bateau constitue une plateforme mobile, parfois en mouvement, ce qui complique la définition du point de décollage et modifie les paramètres de sécurité habituels. De plus, la mer relève de juridictions particulières selon la distance à la côte, avec des zones où s'appliquent des règles spécifiques liées à la souveraineté nationale, à la défense ou à la protection de l'environnement.
Les zones maritimes soumises à autorisation sont nombreuses et variées. Les ports, qu'ils soient de plaisance ou commerciaux, constituent des espaces réglementés où le vol de drone est généralement interdit sans autorisation préalable du capitaine de port. Cette restriction vise à protéger les infrastructures sensibles et à éviter tout risque de collision avec les navires en manœuvre. Les zones militaires en mer, souvent matérialisées par des bouées ou des panneaux, interdisent formellement tout survol pour des raisons évidentes de sécurité nationale. Les parcs naturels marins, les réserves marines et les zones Natura 2000 imposent également des restrictions strictes pour protéger la faune et la flore, particulièrement durant les périodes de nidification des oiseaux marins ou de reproduction des mammifères marins.
La sécurité constitue un enjeu majeur lors de l'utilisation d'un drone depuis un bateau. La stabilité de la plateforme de décollage et d'atterrissage varie considérablement selon l'état de la mer, la taille du bateau et les conditions météorologiques. Un décolage depuis un voilier de 10 mètres par mer formée présente des risques bien différents de celui effectué depuis un catamaran de 15 mètres au mouillage par temps calme. Le risque de perte de signal GPS augmente également en mer, notamment en raison de l'absence de repères visuels et de la possibilité d'interférences liées aux équipements électroniques du bord. D'ailleurs, des systèmes comme la box IoT d'Oria Marine peuvent justement vous aider à mieux surveiller les conditions à bord et à anticiper les moments propices au vol, en centralisant les données météo et de navigation.
Les règles à respecter pour faire voler un drone depuis un bateau
Voler en mer territoriale française
La mer territoriale française s'étend jusqu'à 12 milles nautiques (environ 22 kilomètres) des côtes et constitue un espace où la France exerce sa pleine souveraineté. Dans cette zone, la réglementation française des drones s'applique intégralement, avec toutefois quelques particularités liées au contexte maritime. Le pilote doit respecter l'ensemble des règles de la catégorie Open si son activité y correspond, notamment la hauteur maximale de vol de 120 mètres au-dessus de la surface de la mer et l'obligation de maintenir le drone à vue directe.
Les autorisations nécessaires varient selon le type de drone utilisé et la nature de l'activité pratiquée. Pour une utilisation de loisir avec un drone de moins de 2 kg en catégorie A1 ou A3, aucune autorisation spécifique n'est généralement requise, à condition de respecter les interdictions de zones et les règles de sécurité. En revanche, pour une activité professionnelle, même en catégorie Open, le télépilote doit avoir complété les formations appropriées et l'exploitant doit avoir effectué une déclaration d'activité. Si le vol présente des caractéristiques particulières, comme le survol de personnes, l'utilisation d'un drone de plus de 25 kg ou une opération hors vue, une autorisation préalable auprès de la DGAC devient nécessaire.
La coordination avec la préfecture maritime s'impose dans certains cas spécifiques, notamment lorsque vous prévoyez de réaliser des opérations de drone à proximité de zones sensibles ou dans le cadre d'une activité professionnelle d'envergure. Les préfectures maritimes, qui exercent l'autorité de l'État en mer, peuvent émettre des restrictions temporaires ou permanentes pour des raisons de sécurité maritime, de défense ou de protection de l'environnement. Il est toujours judicieux de consulter les avis aux navigateurs et de contacter la préfecture maritime compétente avant d'entreprendre des opérations de drone dans des zones potentiellement sensibles, particulièrement près des grands ports, des bases navales ou des zones d'exercices militaires.
Voler au large ou en eaux internationales
Au-delà des 12 milles nautiques, vous pénétrez dans la zone économique exclusive (ZEE) puis, plus loin encore, dans les eaux internationales. Dans ces espaces, le cadre réglementaire devient nettement moins clair pour les drones civils. La législation internationale maritime ne traite pas explicitement de l'usage des drones de loisir ou professionnels, ce qui crée une zone grise juridique. En principe, c'est la loi du pavillon du navire qui s'applique, c'est-à-dire celle du pays où votre bateau est immatriculé. Ainsi, un plaisancier français naviguant en eaux internationales reste soumis à la réglementation française et européenne des drones.
Les responsabilités légales demeurent entières même en l'absence d'un cadre explicite. En cas d'accident, de collision avec un autre navire ou de survol non autorisé d'un bâtiment étranger, votre responsabilité civile et pénale peut être engagée. L'absence de réglementation claire ne signifie pas l'absence de conséquences juridiques. De plus, certains pays revendiquent des droits de surveillance et de contrôle étendus sur leur ZEE, notamment pour des raisons de sécurité nationale, et peuvent mal interpréter l'utilisation d'un drone à proximité de leurs eaux.
Les bonnes pratiques pour éviter les infractions involontaires consistent avant tout à appliquer un principe de prudence et de bon sens. Évitez de faire voler votre drone à proximité d'autres navires, particulièrement des navires militaires ou commerciaux, qui pourraient considérer cela comme une intrusion ou une menace. Respectez une distance de sécurité importante et ne tentez jamais de filmer des installations sensibles même si elles se trouvent en mer. Conservez toujours une trace de vos vols (carnet de vol, données GPS) pour pouvoir justifier de votre bonne foi en cas de questionnement. Enfin, maintenez votre drone en état de vol optimal et assurez-vous d'avoir une couverture d'assurance valable en eaux internationales, car certains contrats excluent explicitement cette zone.
Voler à l'étranger : connaître les lois locales
Lorsque vous naviguez vers des eaux étrangères, la réglementation change dès que vous pénétrez dans les eaux territoriales du pays de destination. Même au sein de l'Union européenne, où le règlement drone est théoriquement harmonisé, des variations importantes persistent dans son application pratique. Certains pays ont ajouté des restrictions nationales qui viennent s'ajouter au cadre européen, créant un patchwork réglementaire complexe pour les navigateurs.
En Italie, par exemple, la réglementation des drones est relativement stricte, avec des interdictions étendues autour des sites historiques, des plages et des zones touristiques. Les amendes en cas d'infraction peuvent être particulièrement salées, dépassant parfois plusieurs milliers d'euros. L'Espagne applique également des règles rigoureuses, notamment sur les côtes méditerranéennes très fréquentées, avec des zones interdites au vol qui couvrent la majorité des plages durant la saison estivale. La Grèce, destination privilégiée des plaisanciers, impose des restrictions importantes près des sites archéologiques et des installations militaires, qui sont nombreux dans les îles de l'Égée. Dans les Caraïbes, chaque île ou territoire possède sa propre réglementation : certaines îles interdisent totalement l'importation de drones, d'autres exigent des permis d'importation temporaire, tandis que quelques-unes appliquent des règles relativement souples.
Les outils et ressources pour vérifier les restrictions locales avant votre navigation sont heureusement de plus en plus nombreux et accessibles. L'application mobile DroneSpot propose une cartographie mondiale des zones autorisées et interdites, régulièrement mise à jour grâce aux contributions des utilisateurs. L'application UAV Forecast fournit des informations similaires tout en intégrant des données météorologiques utiles pour planifier vos vols. Le site web de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) propose également une liste des autorités nationales de chaque pays membre, avec des liens vers leurs portails respectifs. Avant d'arriver dans un nouveau pays, prenez le temps de consulter le site web de l'autorité de l'aviation civile locale et, si possible, de contacter les autorités portuaires pour clarifier les règles applicables. Cette démarche proactive vous évitera des désagréments et des amendes potentiellement très coûteuses.
Conseils pratiques pour une utilisation sûre et conforme
Préparer son vol
La préparation minutieuse de chaque vol constitue la base d'une utilisation sûre et réussie de votre drone en mer. Contrairement à un vol terrestre depuis un point fixe, l'environnement marin présente des défis spécifiques qui nécessitent une attention particulière. La météo en mer évolue souvent rapidement et peut différer sensiblement des prévisions côtières. Avant chaque vol, consultez les prévisions météorologiques marines détaillées, en accordant une attention particulière au vent, qui constitue le principal facteur limitant. Un vent de force 4 sur l'échelle de Beaufort (environ 20 à 28 km/h) représente généralement la limite supérieure pour un vol sûr avec la plupart des drones grand public, car au-delà, le maintien de la stabilité et le retour au bateau deviennent problématiques.
La stabilité du bateau au moment du décollage et de l'atterrissage détermine largement la réussite de l'opération. Un bateau au mouillage par mer calme offre des conditions idéales, tandis qu'un bateau en navigation ou soumis au roulis et au tangage complique considérablement la manœuvre. Privilégiez toujours un décollage depuis la main plutôt que depuis le pont si votre bateau bouge, et assurez-vous d'avoir suffisamment d'espace dégagé pour éviter tout risque d'accrochage avec le gréement, les antennes ou les autres équipements de pont. Une bonne pratique consiste à désigner un observateur qui surveillera le drone pendant que vous vous concentrez sur les commandes, surtout lors des phases critiques de décollage et d'atterrissage.
Le paramétrage du retour automatique en cas de perte de signal mérite une attention toute particulière en environnement marin. La fonction RTH (Return To Home) de votre drone doit être configurée avec soin, car le point de décollage se déplace si votre bateau navigue ou dérive. Certains drones récents proposent un mode "Dynamic Home Point" qui actualise automatiquement la position de retour en suivant votre smartphone ou votre radiocommande, une fonctionnalité précieuse pour les navigateurs. Réglez également une altitude de retour suffisamment élevée pour éviter tout obstacle, mais pas trop haute pour ne pas exposer le drone à des vents forts en altitude. Testez systématiquement cette fonction avant chaque croisière et assurez-vous que la batterie du drone dispose toujours d'une marge de sécurité de 30% minimum pour permettre un retour en toute sécurité.
La compatibilité du drone avec un usage marin constitue un aspect souvent négligé mais crucial pour la longévité de votre équipement. L'environnement salin est extrêmement corrosif pour les composants électroniques, et une exposition prolongée au sel peut rapidement endommager votre drone. Rincez systématiquement votre drone à l'eau douce après chaque utilisation en mer, même s'il n'a pas été mouillé, car les embruns salins se déposent partout. Séchez-le soigneusement et stockez-le dans un endroit sec, idéalement avec des sachets déshydratants. Certains drones récents offrent une meilleure résistance à l'eau et à la poussière (certification IP), ce qui représente un atout considérable pour un usage marin régulier. Vérifiez également régulièrement l'état des hélices, des moteurs et des points de connexion électrique, car le sel peut créer des dépôts qui affectent les performances et la sécurité du vol.
Sécurité et respect de la vie privée
Le respect des distances minimales avec les personnes et les autres embarcations ne constitue pas seulement une obligation réglementaire, c'est avant tout une question de sécurité et de courtoisie maritime. En catégorie Open A1, vous ne devez jamais survoler des personnes non impliquées dans l'opération, tandis qu'en catégorie A3, vous devez maintenir une distance horizontale minimale de 150 mètres avec les zones résidentielles, commerciales, industrielles ou récréatives. En mer, ces règles s'appliquent aux autres bateaux, aux baigneurs, aux plaisanciers à l'ancre et aux zones de plage. Maintenez toujours une distance de sécurité confortable, généralement au moins 50 mètres pour un petit drone, et augmentez cette distance significativement pour des embarcations plus grandes ou des zones fréquentées.
L'interdiction de survoler des zones protégées ou des plages bondées répond à plusieurs impératifs. D'un point de vue environnemental, les drones peuvent perturber la faune marine et les oiseaux, particulièrement durant les périodes de reproduction. Les réserves naturelles marines et les zones de protection côtière interdisent généralement tout survol pour cette raison. Du point de vue de la sécurité publique, les plages fréquentées présentent un risque élevé car une défaillance technique du drone pourrait causer des blessures graves aux baigneurs. Même lorsque le survol n'est pas explicitement interdit, la prudence commande de l'éviter autant que possible et de privilégier les heures creuses si vous devez absolument filmer une plage ou une zone côtière.
La protection des données et le respect du droit à l'image constituent des obligations légales souvent méconnues des pilotes de drone. Le fait de filmer ou photographier des personnes identifiables sans leur consentement peut violer le Règlement général sur la protection des données (RGPD) et le droit à l'image. En mer, cette question se pose avec acuité lorsque vous filmez d'autres bateaux ou des mouillages : les personnes à bord de ces navires bénéficient du même droit à la vie privée que sur la terre ferme. Si vous souhaitez publier vos images sur les réseaux sociaux ou les utiliser commercialement, assurez-vous que les personnes visibles ne sont pas identifiables, ou obtenez leur autorisation explicite. Soyez particulièrement vigilant avec les images de voiliers ou de yachts, car certains propriétaires sont très soucieux de leur vie privée et pourraient prendre des mesures légales en cas d'atteinte à leur image. Une solution consiste à flouter les visages et les noms de bateaux lors de la post-production, ou à filmer à une distance suffisante pour que l'identification soit impossible.
Les sanctions en cas de non-respect de la réglementation
Les amendes et sanctions administratives possibles pour non-respect de la réglementation des drones peuvent être particulièrement sévères et varier considérablement selon la nature de l'infraction. En France, les sanctions pénales pour utilisation illégale d'un drone sont définies par le Code des transports et peuvent atteindre 75 000 euros d'amende et un an d'emprisonnement dans les cas les plus graves, notamment en cas de survol de zone interdite pour des raisons de sécurité ou de défense. Pour des infractions plus courantes comme le non-respect de la hauteur maximale de vol, l'absence d'enregistrement du drone ou le défaut de formation, les amendes forfaitaires s'échelonnent généralement entre 150 et 750 euros. Les autorités peuvent également prononcer la confiscation du drone et du matériel associé, ce qui représente une perte financière importante pour le propriétaire.
Les cas réels d'infractions en mer se multiplient avec la démocratisation des drones auprès des plaisanciers. En 2023, un navigateur a été verbalisé au large de Toulon pour avoir fait voler son drone à proximité d'un bâtiment militaire de la Marine nationale, une infraction considérée comme particulièrement grave en raison des implications sécuritaires. Un autre cas médiatisé concernait un pilote qui filmait des plages bondées de la Côte d'Azur depuis son bateau pendant la haute saison touristique, sans respecter les distances de sécurité ni les zones interdites. Il a écopé d'une amende de 1 200 euros et d'une interdiction temporaire de piloter un drone. Dans les ports de plaisance également, plusieurs infractions ont été relevées, notamment des décollages et atterrissages sans autorisation du capitaine de port, entraînant des amendes et parfois des interdictions d'accès au port.
L'importance de l'assurance et de la responsabilité civile ne peut être sous-estimée lorsqu'il s'agit d'utiliser un drone. En France et dans l'Union européenne, la souscription d'une assurance responsabilité civile spécifique pour drone est obligatoire, que vous utilisiez votre appareil à titre de loisir ou professionnel. Cette assurance couvre les dommages que votre drone pourrait causer à des tiers, qu'il s'agisse de blessures corporelles, de dégâts matériels ou d'atteintes à la vie privée. Les assurances multirisques habitation incluent parfois une garantie pour les drones de loisir, mais vérifiez attentivement les conditions et les exclusions, car beaucoup excluent l'usage en mer ou à l'étranger. Pour une pratique régulière depuis votre bateau, il est souvent préférable de souscrire une assurance spécialisée qui comprendra explicitement l'usage maritime et international. Conservez toujours une copie de votre attestation d'assurance avec votre drone, car les autorités peuvent la demander lors d'un contrôle, et son absence peut entraîner une amende supplémentaire.
Ressources utiles
Pour naviguer dans le labyrinthe réglementaire des drones en mer, plusieurs ressources officielles et applications pratiques s'avèrent indispensables. Le site web de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) constitue la référence principale pour la France, avec une section dédiée aux drones où vous trouverez toutes les informations sur la réglementation, les procédures d'enregistrement et les démarches pour obtenir des autorisations spécifiques. Le portail AlphaTango permet non seulement d'enregistrer votre drone et d'obtenir votre numéro d'exploitant, mais aussi de passer les examens théoriques de télépilote et d'effectuer vos déclarations d'activité si vous utilisez votre drone à titre professionnel.
Au niveau européen, le site de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) propose une vision d'ensemble de la réglementation harmonisée et des liens vers les autorités nationales de chaque État membre. Cette ressource se révèle particulièrement utile lorsque vous prévoyez de naviguer dans plusieurs pays européens et que vous souhaitez comprendre les spécificités nationales de chacun. L'EASA publie également des guides pratiques et des documents d'orientation qui clarifient certains aspects complexes de la réglementation.
Pour la cartographie des espaces aériens et la vérification des zones autorisées en temps réel, plusieurs outils numériques se distinguent. Le Géoportail français propose une couche cartographique dédiée aux restrictions de l'espace aérien pour les drones, accessible gratuitement et régulièrement mise à jour. Cette carte permet d'identifier les zones interdites permanentes, les zones réglementées et les zones d'information. L'application mobile Geoportail permet d'accéder à ces informations directement depuis votre smartphone, ce qui s'avère très pratique lorsque vous êtes en navigation.
L'application DroneSpot, déjà mentionnée, offre une interface intuitive et une couverture mondiale des réglementations locales, avec la possibilité de signaler de nouvelles restrictions et de consulter les commentaires d'autres utilisateurs. L'application AIP-Drones, développée par le Service de l'information aéronautique (SIA), fournit des informations officielles sur les zones aériennes en France métropolitaine et dans les territoires d'outre-mer. Mach7Drone est une autre application française complète qui combine cartographie des zones interdites, météo et aide à la préparation des vols.
Pour les navigateurs qui se rendent fréquemment à l'étranger, l'application UAV Forecast intègre des informations météorologiques détaillées avec les restrictions réglementaires de nombreux pays, facilitant grandement la planification des vols lors de vos escales. N'oubliez pas non plus de consulter les NOTAM (Notices to Airmen) disponibles sur le site du SIA, qui signalent les restrictions temporaires de l'espace aérien liées à des événements particuliers ou à des opérations militaires. Ces informations peuvent vous éviter de vous retrouver involontairement dans une zone interdite temporairement.
FAQ – Questions fréquentes sur la réglementation drone + bateau
Q1. Peut-on décoller un drone depuis un bateau de plaisance ?
Oui, il est tout à fait possible de faire décoller un drone depuis un bateau de plaisance, à condition de respecter la réglementation en vigueur dans la zone où vous naviguez. En France et en Europe, vous devez vous assurer que votre drone est enregistré, que vous avez suivi la formation requise pour la catégorie de vol concernée, et que vous respectez les restrictions de zones. La principale difficulté réside dans le fait que le bateau constitue une plateforme mobile, ce qui impose une vigilance accrue lors des phases de décollage et d'atterrissage. Assurez-vous que votre bateau offre une stabilité suffisante et prévoyez une zone dégagée pour éviter les accidents avec le gréement ou les équipements de pont.
Q2. Faut-il une autorisation spéciale pour filmer en mer ?
Pour une utilisation de loisir avec un drone respectant les critères de la catégorie Open (moins de 25 kg, vol à vue, hauteur maximale de 120 mètres), aucune autorisation spéciale n'est généralement nécessaire pour filmer en mer, à condition de respecter les interdictions de zones et les règles de sécurité. En revanche, si vous utilisez votre drone dans un cadre professionnel, même pour de simples prises de vues commerciales, vous devez avoir effectué les démarches appropriées auprès de la DGAC, notamment une déclaration d'activité. Si vous prévoyez de filmer à proximité de zones sensibles comme des ports militaires, des installations stratégiques ou des parcs naturels marins, une autorisation préalable peut être requise. Il est toujours recommandé de se renseigner auprès de la préfecture maritime compétente pour les opérations particulières ou à proximité de zones potentiellement sensibles.
Q3. Que faire si le drone tombe à l'eau ?
Si votre drone tombe à l'eau, la première réaction doit être d'éteindre immédiatement la batterie si vous parvenez à le récupérer rapidement, afin d'éviter les courts-circuits. Malheureusement, la plupart des drones grand public ne sont pas étanches et un contact avec l'eau salée entraîne généralement des dommages irréversibles. Si vous récupérez le drone dans les premières secondes, retirez immédiatement la batterie, rincez abondamment tous les composants à l'eau douce pour éliminer le sel, puis séchez soigneusement avec un chiffon doux et placez le drone dans un récipient avec du riz ou des sachets déshydratants pendant au moins 48 heures. Ne tentez surtout pas de rallumer le drone avant qu'il ne soit complètement sec. Même avec ces précautions, les chances de récupération restent faibles avec l'eau salée. C'est pourquoi une assurance « casse et vol » incluant l'immersion peut être un investissement judicieux pour les navigateurs. Certains pilotes attachent également un flotteur ou un dispositif de flottaison d'urgence au drone pour faciliter sa récupération en cas de chute.
Q4. Peut-on utiliser un drone pour repérer des bancs de poissons ?
L'utilisation d'un drone pour repérer des bancs de poissons est techniquement possible et pratiquée par certains pêcheurs, notamment en pêche sportive. Cependant, cette pratique soulève plusieurs questions réglementaires et éthiques. D'un point de vue légal, si vous utilisez le drone dans le cadre d'une activité de pêche commerciale, cela peut être considéré comme un usage professionnel nécessitant les certifications et déclarations appropriées. D'un point de vue sportif, l'utilisation d'un drone pour localiser les poissons est considérée comme déloyale dans de nombreuses compétitions de pêche et peut être interdite par les règlements spécifiques. Il faut également tenir compte de l'impact potentiel sur la faune : le survol répété de certaines zones peut perturber les oiseaux marins et les mammifères marins qui chassent également ces bancs de poissons. Si vous choisissez d'utiliser votre drone pour cette activité, faites-le avec modération et dans le respect de la réglementation locale, qui peut interdire ou limiter cette pratique dans certaines zones de pêche réglementée ou dans les aires marines protégées.